Au vernissage de son exposition, L’Ordonnance a pu rencontrer l’artiste Michael Jastram et lui poser six questions (en allemand) sur lui-même, l’Europe et son travail, dont voici la transcription et la traduction. Nous l’en remercions encore ! Interview réalisée par Louis Rubellin (1L1 SED) à la galerie artfontainebleau samedi 11 mai 2019.

Photos Virgile Baudet (1L1 SED)

L’Ordonnance (O): Ist das wichtig für Sie, ein ostdeutscher Bürger gewesen zu sein?

Michael Jastram (MJ): Es ist nicht wichtig, aber es ist vielleicht hilfreich, dass ich ein ostdeutscher Bürger gewesen bin, weil ich die Erfahrung aus zwei Gesellschaftsordnungen habe, die ich mitbringe.

O: Warum haben Sie Fontainebleau Ihr Werk Europa und der Stier geschenkt?

MJ:  Warum? Weil ich 2016 hier eine Ausstellung hatte, und dann habe ich gesehen, dass dieser Marktplatz sich im Umbruch befand, und ich konnte mir meine Statue da vorstellen (weil ich in dieser Zeit diese Arbeit gearbeitet hatte) und ich wusste, dass diese Region im Herz von Europa liegt. Und das hat für mich eigentlich eine Bedeutung, diese Arbeit hier zu bringen, weil wir alle Europa voranbringen müssen, und nicht einseitig oder abgekapselt sein. Für mich ist es, als europäischer Bürger, wichtig, dass wir die Errungenschaften, die wir in den letzten fünfzig Jahren erreicht haben, aufbauen und nicht zurückbauen.

O: In Ihrem Werk geht es oft um Geschichte oder Mythologie. Ist es also warum Sie Bronze am meisten benutzen?

 

MJ: Ja. Die Bronze ist eigentlich mein Material, was ich über Jahre gefunden habe. Ich habe wie alle Studenten, wie alle Anfänger in der Bildhauerei, angefangen: mit Beton, Stein oder Holz. Aber dann, als ich zu diesen Arbeiten gekommen bin, ging es nicht anders, dass ich diese Arbeiten nur aus Bronze arbeiten kann.

O: Was würden Sie einem Schüler oder Studenten sagen, der Kunst heute machen will?

MJ: Kunst ist nicht beliebig geworden, sondern anstrengend, und wer wirklich sich auf diesem Markt behaupten will, muss erstens an sich glauben, ein lange Warte mitbringen, und nicht zu schnell zufrieden sein, weil Kunst wie guter Wein sein muss, sie muss reifen.

O: Glauben Sie, dass ein Künstler heute engagiert sein muss?

MJ: Ein Künstler sollte engagiert sein. Er lebt in unserer Zeit, und er kann nicht an Sachen vorbeigehen: der Künstler ist Teil der Gesellschaft.

 

L’Ordonnance : Est-ce important pour vous d’avoir été un citoyen d’Allemagne de l’Est ?

Michael Jastram : Ce n’est pas important, mais sans doute assez bénéfique, car j’ai l’expérience de deux sociétés différentes.

O : Pourquoi avez-vous offert votre œuvre Europe et le Taureau à Fontainebleau ?

MJ : Pourquoi ? Car en 2016 j’ai fait une exposition ici ; cette place du marché connaissait d’importants changements et je pouvais y imaginer ma statue (sur laquelle je travaillais alors) une fois les travaux finis. De plus, cette région se situe au cœur de l’Europe. Or je pense que nous devons chacun apporter quelque chose à l’Europe, et n’être ni égoïste ou refermé sur soi. C’est important pour moi, en tant que citoyen européen, que nous continuions à construire et non à déconstruire ce que nous avons acquis ces cinquante dernières années.

O : On trouve souvent dans vos œuvres des sujets mythologiques ou historiques. Est-ce pour cela que vous utilisez le plus souvent le bronze ?

MJ : Oui. Le bronze est mon matériau de prédilection depuis des années. J’ai, comme tout étudiant débutant en sculpture, commencé avec le béton, la pierre, ou le bois, mais lorsque j’ai commencé à réaliser ces travaux, je ne pouvais pas les faire autrement qu’avec du bronze.

O : Que diriez-vous à un élève ou un étudiant qui, aujourd’hui, voudrait faire de l’Art ?

MJ : L’Art ne s’appréhende pas n’importe comment ou par accident, c’est quelque chose de prenant et d’exigeant. Qui veut vraiment se lancer dans ce marché doit d’abord croire en soi, posséder une grande patience, ne pas être satisfait trop vite, car l’Art doit être comme un bon vin : il doit mûrir.

O : Croyez-vous qu’un artiste, aujourd’hui, doit être engagé ?

MJ : Un artiste devrait être engagé. Il vit dans son et notre temps et ne peut passer outre ce qu’il se passe dans la société… dont il fait partie.

Propos recueillis par Louis Rubellin (1L1 SED), 11 mai 2019