Notre thème de travail était en lien avec les oeuvres et références du programme « Les machines à dessiner, peindre, "machine numérique", tablette… » et il a généré une situation qui convoquait la zone de confort de l’élève, avec ses habitudes liées à sa pratique (support, outils…) pour reconsidérer ses usages, sa dextérité et ses routines d'exécution et de réalisation. Ici, le thème de travail, réflexif, portait sur la nécessité de l’organisation d'expérimentations et de découvertes, qui pouvait être reproductibles, pour la réalisation d’une production. Il s'agissait de s’appuyer sur les traces (pouvant être accidentelles ou au contraire organisées) laissées par non plus ses outils « bien pris en main » mais des expériences, des observables issus de processus mis en place en utilisant des outils mécaniques, numériques détournés de leurs fonctions initiales afin de construire son propre protocole de travail. L’appropriation d’un outil comme par exemple un pinceau ou une craie avec une maîtrise, voir une virtuosité dans l’utilisation afin de produire des effets « maîtrisés » n’était plus de mise dans ce temps pédagogique de la partique et d'une réflexion qui constitue une démarche de crétaion à intention artistique dans le cours d’arts plastiques. La place était laisser à l’expérimental, l’observable comme nécessités d’une analyse à posteriori afin d’ancrer ses choix dans une dynamique renouvellée en lien avec l'art du XX siècle et actuel comme les Méta-matics de Jean TINGUELY, les dessins assistés par ordinateur de Véra MOLNAR voir le "dripping" de Jackson Pollock par exemple.
L'exposition sera ouverte aux publics (élèves, parents, enseignants, personnels) vendredi 13 et 27 mars de 13h30 à 15h. Les samedis entre 9h et 12 h sur rendez-vous en présence d'élèves qui exposent.
Jacques PERE
Professeur d'arts plastiques
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Ce travail est une peinture numérique réalisée avec comme interface de saisie une tablette graphique. La résolution est de 3072x4096 pixels, le format est orienté de façon portrait. Il est réalisé avec le logiciel Krita en se servant de plusieurs calques. Ici la machine numérique, la tablette graphique, et le logiciel sont utilisés à la fois comme support (écran) et interface (stylo branché sur la tablette, elle-même reliée à un ordinateur). Le numérique permet une dimension virtuelle du travail, ou multiple si on l’imprime ou le voit sur un écran. De plus on peut supprimer et modifier les fichiers numériques à souhait, et les retours en arrière sont toujours possibles. Le lien entre l’auteur et le support est beaucoup plus distant avec une tablette graphique qu’avec un crayon et du papier. Ainsi le travail numérique donne une dimension et des impressions différentes qu’avec un support traditionnel, tangible.
Au premier plan, on voit une main droite métallique d’un gris dans les marron qui tient un pinceau imbibé de peinture violette. Au plan moyen, on voit un androïde à forme humaine (plutôt féminine). Il tient un pinceau dans la main gauche dont la touffe est cachée par celle du pinceau au premier plan (les 2 pinceaux dialoguent ensemble) et une palette de peinture dans sa main droite (constituée de toute les couleurs utilisées pour la réalisation de ce dessin). Il est vêtu d’un drap violet (le drapé est estompé et comporte des reflets roses) et d’une ceinture marron à boucle dorée. Ses yeux sont verts et regardent le spectateur, il a trois cercles bleus sur le front. Son corps ressemble à du métal (beige pour évoquer la couleur de la peau) ; on peut en voir les différentes pièces qui le composent par des lignes et des cercles. On peut apercevoir l’ombre portée de la main du premier plan. Un plan derrière on voit des câbles violets (entrant en résonance avec le drap) et orange pendre et/ou reliés au robot ; on voit également quelques taches blanches (étincelles) qui rappellent la clarté de la « peau » ainsi que les reflets de celle-ci. A l’arrière plan, on voit un cercle rouge estompé dans un fond noir, ainsi que quelques silhouettes derrière la tête de l’androïde d’un rouge plus foncé. Ce fond sombre contraste avec la clarté de la « peau » de l’androïde. Aussi, les couleurs dominantes sont plutôt chaudes (rouge, beige, violet). De façon générale, le regard est attiré vers l'androïde par le cercle rouge qui lui donne une sorte d'aura, les câbles reliés à lui ainsi que la main et le pinceau du premier plan qui guident le regard. Cela lui donne une prestance bien qu'on ne sache si elle est bonne ou mauvaise.
Ce travail se veut de répondre au sujet en étant réalisé grâce à une tablette graphique (machine numérique) et en représentant un androïde en train de peindre. Il s’agit d’une mise en abyme de la machine (machine qui dessine un machine). Ainsi les ombres derrière la tête et les câbles évoquent l’obéissance des machines, le fait qu’on leur dise quoi faire. De plus on peut voir le dessin comme un reflet de quelqu’un entre le spectateur et le robot (avec la mise en abyme, cela peut faire penser à l’Autoportrait de Johannes Gumpp). En effet on voit la main du robot qui s’avance vers la main du premier plan (celle du premier plan étant en train de peindre le robot). Cette main de premier plan pourrait appartenir à un robot essayant de se libérer de l’emprise de ses programmes en peignant sa situation. Cela pourrait signifier que les humains (car les robots sont ici humanoïdes et les couleurs chaudes peuvent évoquer quelque chose de sanguin et vivant) sont parfois habitués à répondre aux règles de la société et que les machines pourraient peut-être un jour prendre le relais à l’Homme en ce qui concerne l’art. En effet on trouve de plus en plus de robots sachant peindre...
Margot Doan 1 GT 2
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Machines à dessiner des lettres
Il s’agit d’une production au format portrait sur une feuille A4. Tout d’abord, cette production a principalement été crée à l’aide d’une machine à écrire en la détournant parfois de sa fonction première. Il a fallu insérer la feuille à l’envers pour taper les lettres en respectant le modèle voulu. Le résultat est monochrome, les seules couleurs visibles sont le noir de l’encre et le blanc du papier.
Grâce à cette absence de couleur, l’oeil du spectateur ne se détourne pas et se concentre sur les formes de la réalisation.
Ensuite, un aspect important est le changement de l’utilisation de la machine. De base, une machine à écrire a une fonction simple : l’écriture de textes basiques dans un axe orthonormé, c’est à dire qu’elle est conçue pour écrire des textes type rédaction. Seulement ici, la machine à écrire a été détournée de rôle originale, car au lieu de créer un texte rigide et classique on a une forme mouvante, des courbes, un organe, pas d’axes, pas de fermeté, ni de rigidité mais justement une forme libre qui sort des contraintes initiale de base.
Enfin, l’utilisation de la machine à écrire s’oppose à celle de l’ordinateur. Ce dernier est également une machine mais différente. Ici il y a un document qui est une trace de l’encre. Un original. Alors que l’ordinateur crée plus tard, n’a rien d’aléatoire, tout est parfait dessus car on travail sur un fichier modifiable. Il n’y a aucun hasard, tout le monde pourrait copier votre production réalisée avec un ordinateur. Il y a quelque chose qui vient de l’anonymat. Par conséquent, l’ordinateur, bien qu’une machine utile, n’arrive pas à créer l’originalité qu’on ne pourrait pas copier. Et c’est cet aspect qui explique en partie mon intérêt car l’utilisation pour ma part de la machine à écrire est aléatoire : la lettre, l’encre s’adapte à la pression des doigts sur les touches. Alors, le travail en devient, dans un sens ou dans un autre, plus personnel et surtout unique. Pour terminer, cette création a pour but de faire ressortir ces aspects et définir une beauté de l’aléatoire : les traits ne sont pas parfaitement droits dû notamment à cause de la variation des lettres.
Inspiration : « differantly » Mallarmé, Apollinaire
Ludivine SIEBENPFEIFFER 1GT10
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Une Tour Eiffel géomètrique
Ce dessin vectoriel est une composition numérique faite sur la tablette IdF, avec l’application GeoGebra. C’est une application habituellement utilisée en mathématiques destinée à créer des figures par des outils de géométrie qui composent l’interface de l’application et dont je me suis appropriée l’interface pour dessiner.
J’ai représenté la tour Eiffel devant des bâtiments. Au premier plan on observe en perspective accentuée un chemin qui nous dirige vers le second plan d’où on observe la tour Eiffel et à l’arrière plan, il y a des bâtiments comme des immeubles.
Pour créer ce dessin, j’ai utilisé les fonctions « points », « polygones », « perpendiculaires », « segments » et « parallèles » du logiciel. Pour la tour Eiffel je me suis servie de l’aide d’une photo comme modèle. Toute la tour est composée de points et de lignes noirs créés en utilisant les fonctions « segments » et « points »qui m’ont servies pour le dessin.
Le chemin menant à la tour Eiffel est réalisé avec la fonction « segments » pour les contours et « polygones » pour l’intérieur, il crée de la profondeur dans le dessin.
Enfin, les bâtiments sont composés de lignes et de rectangles gris créés avec les fonctions « perpendiculaires » « parallèles » et segment pour que les côtés des fenêtres soient bien perpendiculaires et parallèles entres elles et pour qu’elles se ressemblent à peu près toutes (comme des immeubles dans un quartier), elles sont remplies de gris avec la fonction « polygone ». Les bâtiments sont d’une couleur plus claire que la tour Eiffel pour que notre œil soit attiré davantage vers celle-ci et réaliser une profondeur comme une perspective. Le fait que la tour Eiffel soit représentée en noir sur fond blanc accentue les points et les lignes qui la compose, ce qui est le but de ce dessin.
Lily DEMONGEOT 2GT8
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Dans ce projet intitulé « Machines », qui consistait à produire un travail réalisé à l'aide d'une machine afin de produire des traces qui seront l’objet du travail. J'ai décidé d'utiliser une machine à café, et plus particulièrement le café quelle produisait pour me servir de matière première liquide pour le lavis. En effet, j'ai observé que le contacte entre la feuille et le café produisait des traces similaire à celle de l'encre de chine. J'ai alors pris la décision de faire un portrait en utilisant le café et l’encre de chine. De plus j’ai pu travailler avec la cafetière le dosage du café, et la densité de la couleur du liquide.
Jaime particulièrement peindre avec l'encre de chine et aussi c’est qui pour moi ce qui rend le mieux. A partir de ces matières j'ai pensé à faire le portrait d'un indigène d'une région où l'on produit du café, j'ai donc choisi l’Éthiopie.
Pour ce projet j'ai donc utilisé de l'encre de chine, du café à grain liquide, et de acrylique noire. Il est présenté sur un papier raisin en mode portrait. Les couleurs du café sont plus réparties sur les extrémités de la peinture, mais aussi sont mélangées à l'encre de chine. La peinture est plutôt de couleurs chaudes et est très désordonnée au niveau des formes notamment avec des traits répartis un peu partout sur le corps du personnage. J'ai décidé de peindre les yeux en noirs pour rehausser par des traits, de faire couler de l'encre et du café sur la feuille, et ajouter des éclaboussures pour donner un côté mouillé au dessin et enfin utiliser de l'acrylique pour accentuer l'ombre du dessin. Enfin j’ai voulu me concentrer sur le visage de manière plus précise.
ELISA BARTROLICH 1GT3
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« Machine » et photographie numérique
Ce projet qui a pour contrainte d’être réalisé à partir d’une machine est une série de 7 photos en format 10x15 cm collées en une ligne horizontale sur une planche de bois. Elle a été produite avec un téléphone portable dont l’usage a été la capture d’une macrophotographie de différents yeux de camarade de ma classe, puis la modification de l’image à partir du logiciel PhotoDirector et l’impression de la série.
J’ai décidé de m’orienter vers une représentation conceptuelle de notre lycée fondée sur une couleur : le rouge (à partir du logo de F1), et une notion d’identité : l’œil. Ainsi, j’ai travaillé avec quelques élèves, filles et garçons, que j’ai photographié en un même lieu de façon à obtenir un jeu de lumière précis. Grace à la photographie cela m’a permis de capturer le reflet du lycée à travers une fenêtre que l’on peut observer dans la partie droite de leur iris pour montrer que chaque personne se situe dans l’enceinte du lycée. J’ai travaillé à la prise de vue sur la brillance d’une larme au coin de l’œil présente sur une majorité de personnes en observant le rayon de lumière du soleil et l’angle de la prise de vue. Pour le rouge, j’ai tracé les contours des yeux pour qu’ils restent entièrement naturels. Ces tracés demandent beaucoup plus de précision que l’utilisation d’un crayon, j’ai donc travaillé en me servant de l’interface de l’outil numérique, en zoomant encore et encore puisque chaque forme d’œil est différente et difficile à cerner car elle est souvent confondue dans les cils. De plus, le rouge aide à faire ressortir par contraste la couleur des iris en particulier quand ils sont bleus. L’apport des bandes noires en haut et en bas de la photo accentue en résonance le noir de la pupille et redonne par deux lignes une horizontalité au projet. Enfin, cet ensemble d’ éléments : le rouge de la peau, les larges bandes noires, l’œil photographié d’aussi près, la larme, le choix du support rigide tel que la planche de bois et la disposition des photos alignées les une aux autres donne au projet une dimension surprenante presque effrayante.
Pour une référence artistique j’ai choisi Thomas Ruff qui est un grand photographe actuel, il a réalisé une œuvre conceptuelle à laquelle j’ai voulu comparer mon projet. Il s’agit de sa série « Les portraits » de 210x165 cm. Avec un dispositif simple (qui peut s’apparenter a celui de la photo d’identité), il photographie ses amis, relations et connaissances, montrés sans aucune expression. Ce dispositif a toujours été identique avec un éclairage similaire à chaque fois et cette accumulation de photo est comparable à mon projet et m’offre la disparation de l’individu pour laisser place à chaque détails de leur différence. A l’inverse de Thomas Ruff qui nous amène à perdre l’identité de chacun de ces portraits en créant une neutralité des visages. Cependant, cette neutralité dans l’émotion et la figure nous amène à y voir une immense tristesse. Dans mon projet, cette tristesse transparaît plus explicitement par certains détails que j’ai déjà cité. Enfin, il n’est pas question d’individus seuls mais bien d’un lien qui unit chacun de ces yeux. Les seuls éléments qui les lient réellement c’est notre lycée et ce qu’il s’y passe. En cela, l’appareil photo m’a parfaitement aider à le capturer et à le représenter. Héloïse Goetz 1GT3
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« MACHINES, roues et empreintes »
Notre projet a pour but de réaliser une production plastique en se servant d’un processus automatisé, une machine. Nous allons en effet détourner une machine de sa fonction principale pour créer. (Pour rappel, une machine est par définition un appareil capable d'effectuer un certain travail ou de remplir une certaine fonction, soit sous la conduite d'un opérateur, soit d'une manière autonome.)
Pour répondre à ce sujet, j’ai utilisé le vélo. Comme vous le savez, c’est une machine du quotidien qui a pour fonction principale de se déplacer. En effet l’énergie du cycliste est reçue grâce aux pédales qui vont transmettre cette énergie en mouvement afin de se déplacer. J’ai donc détourné la fonction principale du vélo pour donner une trace plastique de cette énergie en appliquant de la peinture sur les pneux et en roulant sur un support papier grand format. En hommege à Pollock. Clara Thierry 1GT9