1963-2023: le traité franco-allemand de l'Elysée a soixante ans. C'est un salon d'honneur de l'hôtel de ville rempli des soixante élèves des sections internationale germanophone (SID) et européenne allemande (SED) qui a été le lieu de célébration de cet anniversaire pour un muliplex entre Fontainebleau, Constance, Berlin et Ludwigsburg: Martin Koopmann (Fondation franco-allemande de Genshagen), Christian Lequesne (Sciences Po Paris), Doina Miro (Alba Iulia) et Stefan Seidendorf (Institut franco-allemand de Ludwigsburg) ont ainsi échangé, entre eux puis avec les publics bellifontain et constançois via une modération assurée par Gilles Conan (étudiant L2 à l'IEP de Fontainebleau - Clubpo).

 

Henri HAMEL, Victor MARCINISZYN et Nicolas OLIVEIRA-REY (Terminale 5 SED) rendent compte ci-après de ces deux heures d'échange:

Thalassa ! Thalassa ! Enfin, après quatre jours d’attente, les élèves germanophones SED et SID du lycée François 1er ont pu célébrer de jeudi 26 janvier les soixante ans du traité de l’Élysée du 22 janvier 1963 lors d’une conférence en multiplex Fontainebleau-Berlin-Ludwigsburg-Constance avec Martin Koopmann, Christian Lequesne et Stefan Seidendorf notamment.

Le traité de l’Élysée scelle l’amitié franco-allemande: signé entre le président français Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer, il s’inscrit dans la volonté de réconciliation franco-allemande, moins de deux décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le traité de l’Élysée a permis la mise en place de nombreuses initiatives bilatérales dans des domaines tels que l'éducation (création de l’OFAJ), la culture, la science et la technologie.

Au fil des ans, le traité de l'Élysée a été renouvelé et actualisé pour refléter les changements dans les relations franco-allemandes et européennes. Cela a notamment été le cas avec la signature du traité d’Aix-la-Chapelle il y a quatre ans, le 22 janvier 2019, entre Emmanuel Macron et Angela Merkel, visant à renforcer la coopération politique et économique entre les deux pays.

Mais durant cette e-conférence, il a été souligné que, de part et d’autre du Rhin, le couple franco-allemand bat de l’aile. Des tensions existent, concernant notamment l’énergie. La politique énergétique allemande inclut une large part de gaz et de charbon, pour accompagner une transition centrée sur les énergies renouvelables. L’Allemagne a presque stoppé l’usage du nucléaire ce qui n’est pas le cas de la France.

Il y a également des différences de politiques entre les deux pays sur la façon de renforcer la coopération européenne en matière de défense. La France souhaite avoir une armée autonome, tandis que l’Allemagne préfère une approche plus flexible, dans une optique d’alliances entre les pays.

Un constat amer a été dressé : on n’apprend plus la langue de l’autre. Ainsi, en 2021, seuls 147.000 élèves ont choisi l'allemand comme première langue, contre plus de 600.000 en 1995. Seulement 15 % des élèves allemands font quant à eux le choix de l’apprentissage du français. Cette baisse drastique est, entre autres, causée par la toute-puissance de l’anglais au niveau international : les élèves privilégient donc la langue de Shakespeare.

Malgré tout cela, les engagements pris au niveau institutionnel sont respectés, toujours en place, renforcés à l’image de la rencontre entre le président Macron et le chancelier Scholz le 22 janvier 2023 à Paris. La relève de l’amitié franco-allemande, c’est la jeunesse ; les élèves qui font vivre les échanges culturels et linguistiques entre nos deux beaux pays.

Après le temps de l’écoute de la part des élèves du lycée François 1er dans une salle comble et d’élèves du lycée Humboldt de Constance eux-mêmes dans le Rathaus de la ville, un temps d’échange animé par un étudiant de l’Institut d’Études Politiques de Fontainebleau a eu lieu.

Les élèves sont repartis de cette conférence en ligne et interactive instruits quant à la relation franco-allemande.

Henri HAMEL, Victor MARCINISZYN, Nicolas OLIVEIRA-REY (Terminale 5 SED)