Introspection sanitaire

 

La crise sans précédent que nous vivons (la pire jamais connue depuis la création de l’ONU, selon Antonio Guterres, son secrétaire général) nous amène tous à repenser non seulement notre société, nos valeurs, notre mode de vie, mais bel et bien nous-mêmes. Cinq, six semaines de confinement nous conduisent à nous interroger sur la vaillance, l’autonomie, la résilience (mot à la mode s’il en est) dechacun. Le Covid-19 (ou la Covid-19, devrait-on plutôt dire) doit être pour nous le moyen, la chance, d’évoluer.

Évoluer, encore, toujours, c’est ce qui a pu sauver l’espèce humaine depuis les milliers d’années qu’elle habite cette planète. Tirer les leçons, en revanche, on a vu par le passé que la chose n’était pas toujours aisée. Qui sait si les baisses des taux de pollution enregistrées seront encore les mêmes après la pandémie ? Si les poissons revenus à Venise y resteront ? N’est-ce pas là pour nous l’occasion de reformuler notre modèle capitaliste et globalisé effréné, qu’un virus a réussi à faire flancher ?

Le bond du taux des violences conjugales et probablement des violences au sein d’un foyer pendant le confinement ne fournissent-ils pas le déclic nécessaire pour prendre de véritables mesures au lendemain de celui-ci ?

Il y a ici naturellement matière à réflexion, car l’après-Covid-19 finira bien par arriver, et est sans doute déjà dans les tuyaux. Penser l’après-coronavirus peut paraître présomptueux, mais à toute pandémie il y a bien pic de cas, puis descente du nombre d’infectés, de morts, pour finalement retourner à la normale. Quelle normale ? L’avenir nous le dira. En attendant, restez chez vous. On ne vous le répétera jamais assez, et tant pis si cela tourne pour vous à l’overdose, restez chez vous.

Sur ce, histoire de se détendre un petit peu, rien ou presque dans cette édition, à part l’éditorial, ne rappellera le coronavirus. En effet, ce onzième numéro confiné vous invite à découvrir, au fil de ses pages, deux interviews exclusives, et des articles plus traditionnels (des invitations à découvrir notre patrimoine, un konditorei, et une série Netflix), sans oublier, bien sûr, notre supplément sportif. Bonne lecture et à bientôt, en « présentiel » (quelle novlangue immonde quand même) on l’espère.

LR