Lundi 15 novembre 2021 après-midi s'est déroulée la rentrée solennelle de l'Académie des Sciences Morales et Politiques sous la coupole quai de Conti. Invités à cet événement exceptionnel et au combien riche de sens, les sept lauréats "Graine d'Académie" 2021 Jules Borgetto, Rania Daoudi, Valentin Grangier, Noane Hadrot, Rhode Mbuyi Kabamba, Anaïs Roger et Rémi Toitot ont donc assisté aux allocutions d'André Vacheron (président de l'Académie, qui adressa aux élèves et au lycée un sympathique mot de bienvenue), de Rémi Brague (vice-président) et Jean-Robert Pitte (secrétaire perpétuel). Ce dernier consacra son discours aux géographes Roger Dion et Pierre Gourou (suivre ce lien). Un avant-goût de cet autre événement marquant que sera la célébration du bicentenaire de la Société Nationale de Géographie en Sorbonne le 15 décembre prochain à laquelle les Terminales PSP sont à nouveau conviés. Merci encore et toujours à Marianne Tomi de l'ASMP pour sa fidélité sans laquelle rien de tout cela ne serait possible. Résumé de la séance ci-dessous par Rémi Toitot (Terminale 2), photos Rhode Mbuyi Kabamba (Terminale 1) remastering Jacques Péré:
L'Institut de France se situe en face du Louvre sur le quai Conti, au bord de la Seine. Il accueille depuis près de quatre siècles les cinq académies qui se partagent les locaux : l’Académie française ; l’Académie des inscriptions et belles-lettres ; l’Académie des sciences ; l’Académie des beaux-arts ; et enfin l’Académie des sciences morales et politiques. Chaque année sans exception se déroule la séance annuelle de rentrée en novembre. Même pendant la crise sanitaire récente les académiciens se sont retrouvés, dans des conditions en revanche particulières (pas de spectateurs). Cette année un petit comité d’élèves de terminale ayant participé l'année dernière au concours Graine d'Académie de l'académie des Sciences morales et politiques, accompagnés de M. Rubellin et du proviseur M. Carton, ont eu l'honneur d'assister en tant que spectateurs à cette séance toute particulière. C'est au son des tambours de la garde républicaine qu'une vingtaine d'académiciens sont entrés en scène, s'asseyant tour à tour dans les sièges disposés en cercle sous la coupole. Le lieu a, selon la personne qui nous a placés, été conçu pour que tout le monde voit le président monologuer au milieu. Seulement désormais les orateurs s'expriment sur l’un des quatre côtés de la salle, ce qui rend la vue compliquée pour certains.
La séance s'est organisée sur trois axes: le président de l'Institut André Vacheron s'est tout d'abord exprimé. Il a salué l'oratoire en énonçant les statuts que chaque spectateur était susceptible d'avoir, en terminant par "chers élèves du lycée François 1er de Fontainebleau". Son rôle était de rendre compte des travaux effectués sur l'année par les académiciens. L'année se clôturant avait ainsi pour thème "santé et société", et beaucoup de travaux traitaient ces deux thèmes ainsi que l'éducation, l'économie, l'environnement... les travaux effectués s'avérant extrêmement variés puisque l'Institut de France est hôte de sections philosophique, morale, historique, géographique, etc. Cette première partie a duré environ une demi-heure.
En guise de deuxième partie le président adjoint Rémi Brague, qui prendra la relève d'André Vacheron l'an prochain, a félicité tous les lauréats qui ont participé et brillé aux concours proposés par les différentes sections. L'auditoire était tenu d'applaudir le lauréat appelé. Les thèmes travaillés allaient de la guerre franco-prussienne de 1870 à des thèmes philosophiques en passant par des sujets plus actuels. Les heureux élus ont été jugés dignes de l'excellence par l'Institut. La plus jeune était étudiante en master 2 alors que le plus expérimenté était aussi âgé que les académiciens.
Une dernière partie de la séance a été l'allocution du secrétaire général perpétuel Jean-Robert Pitte à propos de géographie. Ce dernier a monologué à propos de deux géographes du XXème siècle qui n'ont jamais intégré l'Institut de France malgré leur talent. L’un deux avait par exemple écrit une thèse pour révéler que ce n’est pas la terre sur laquelle on est qui nous permet d’être plus productif, mais le talent que l’on a soi-même pour produire (exemple du vin). Ainsi un piètre vigneron ne pourra guère produire du bon vin sur la terre la plus fertile, dans le même cas de figure qu’ "un mauvais violoniste est incapable de jouer du Mozart, même sur un stradivarius."
C’est sur ce discours que la séance s’est conclue, avec par la suite un cocktail offert à la sortie pour les spectateurs et la remise des diplômes aux lauréats en privé. Ce fut une véritable expérience à faire dans sa vie que d’assister à cette séance annuelle. Merci à Mme Tomi de nous y avoir conviés !
Rémi Toitot (T2), rédacteur en chef de L'Ordonnance